J'aime autant vous prévenir tout de suite, je vais dire du mal. Oh, pas du mal très grave, non, mais je n'aimerais pas prendre en traitre les adeptes de l'adage "dire du mal, c'est mal" qui ont épisodiquement prêché la sage parole sur ce carnet.
Je vais, donc, dire un peu de mal de MC Solaar. Encore une fois oui. Je n'éprouve pas un ressentiment particulier envers cette personne. A vrai-dire, je lui tiens à peine rigueur d'écrire des paroles dont la fulgurance littéraire n'égale que difficilement celle des plus beaux poèmes du journal intime d'Elodie Gossuin lors de son année de CM2. A peine. Mais un matin, alors que j'anéantissais de mon gel douche les restes cumulés d'une journée et d'une nuit absolument quelconques (comprenez par là qu'il était midi, et que je me douchais), Chante France me fit parvenir des propos qui scandalisèrent le cinéaste patenté que je suis. Ces propos, les voici :
(MC Solaar - Solaar pleure)
Nous pouvons donc entendre "Mon âme monte, je vous vois en contre-plongée". Bien. Laissez-moi maintenant vous rappeler ou vous apprendre quelques notions de prise de vue.
1. La plongée : La caméra est placée plus haut que le sujet. Cette technique offre un effet d'écrasement, de vertige (fig. 1).
2. La contre-plongée : Ben c'est l'inverse en fait, c'est-à-dire que la caméra est placée plus bas que le sujet. Cette technique offre un effet de domination, d'importance (fig. 2).
Considérons maintenant que le schéma suivant restranscrit la scène évoquée dans la chanson de monsieur Claude M'Barali.
Comme vous pouvez le voir ci-dessus, si l'âme s'élève et que l'individu, par l'intermédiaire de ladite âme, regarde des personnes situées au niveau du sol, il les voit bel et bien EN PLONGEE bordel, pas en contre-plongée !
Alors bon, faire rimer "chorizo" et "te quiero" passe encore, mais faire preuve d'aussi peu de rigueur dans la documentation, non là je m'insurge.